Paris

Paris, la belle
Tu n’as jamais été un fantasme pour moi
Mais je t’ai embrassée sans y réfléchir
Je t’ai offert tout mon être, tout mon temps
Nous ne sommes devenus qu’un.

Mais ce soir, aube de nuit
Je te rejettes de toute mon âme
Comme tu rejettes inlassablement
Le vomi le long de tes maréchaux
Les cadavres de verre de tes boulevards
Le flot des phares dans tes artères.

Je ne peux plus m’offrir à toi,
Ville titanesque qui se pavane.
Ta ceinture d’asphalte te rend hautaine,
Et tu avales sans réfléchir
Toute la lumière de nos contrées.

Tous les Grands Hommes vivent en ton sein
Tout se construit et tout se crée
Mais au rythme effréné de ton coeur
Tout peut disparaitre tout autant,
Et je ne veux partir ainsi,
Tel aspiré par tes égoûts.

Ô sûr, j’ai aimé notre passion,
Ton soleil doux sur ma jeune peau
Ta droiture ancienne, tes interdits
Tes Arts, tes chants, et tes folies.
J’ai aimé les jours d’hiver si froids
Me lover dans ton ventre mécanique.

Mais tu ne donnes jamais sans engoutir
Et je ne peux finir ainsi,
Si mon âme doit mourir demain
Qu’elle puisse se reposer en lieu sûr
Et tu n’es pas sûre, ma capitale
Je n’ai pas pu te faire confiance,
Tu n’es pas ville si fidèle,
Tu aimes des millions d’autres moi
Et je ne peux plus entendre ma voix
Dans tous ces cris, toutes ses courses.

Paris, ma belle
Bien que je t’aime
Il va me falloir te quitter
Je franchirai, profanateur
Les limites que tu ne t’es jamais fixées.

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